Voila exactement un mois que je suis entré en abstinence médiatique, prolongeant ce qui, au départ, ne tenait que des circonstances (quelques jours de vacances). Depuis, j'ai réussi à ne presque rien savoir de l'actualité immédiate. Non sans vigilance : je ne m'étais pas rendu compte du bombardement d'actus que nous subissons continuellement ! Fuyant radio, journaux, et surtout télé, c'est par internet que mon espace de protection a continué d'être attaqué sans sommations, à coup de titres accrocheurs. Fort heureusement je n'ai ni Facebook ni Twitter pour en rajouter...
Les échos assourdis de quelques faits me sont aussi parvenus au gré des conversations, en face à face ou par blogs interposés. Sans trop me perturber...
Jusqu'à ce qu'un poste de radio assassin, au matin du 15 juillet, me prenne par surprise et brise ma sérénité : en quelques secondes le petit-déjeuner familial auquel j'allais me joindre, moment privilégié de dialogue et de tranquillité, était violenté par la brutalité des faits annoncés. Aussitôt j'ai fui dans le jardin, laissant là soeur et beau-frère, ne voulant pas en savoir davantage. Surtout éviter le sordide et l'émotionnel. Avec le nombre de victimes et la méthode utilisée j'en avais suffisamment entendu. Ensuite, au fur et à mesure du lever de chacun, l'info a été répétée par ceux qui savaient, puis brièvement commentée. Sans ostentation ni surenchère, heureusement. Au final, si je n'ai pas pu échapper totalement à ce dont je cherchais à me préserver, j'ai quand même évité le flot de "commentaires" journalistiques, les détails scabreux, et surtout les images dont j'imagine qu'elles ont pu être abondantes.
Deux jours plus tard, de retour chez moi, en me reconnectant au monde d'internet, difficile d'éviter les remous du même évènement : des blogs en parlent, les commentateurs aussi. Preuve, s'il était nécessaire, de l'importance que peut prendre l'actu dans nos pensées, dans nos conversations. Alors j'ai évité de lire les blogs abordant le sujet d'actu du moment. Je n'y reviendrai qu'à petite dose...
Je comprends, bien sûr, le besoin d'exprimer son émotion, sa colère, son indignation, son abattement, sa tristesse. Je comprends aussi qu'on ressente le besoin de parler de ce qu'on ne parvient pas à admettre. Qu'on cherche des explications "rationnelles". Il m'est souvent arrivé de le faire, d'ailleurs, dans le passé. Mais à la longue cela me semble vain. Pour ma part je n'y vois plus d'utilité. Je ne cherche plus à comprendre : j'encaisse la brutalité des faits. En même temps je reste attentif aux évènements humainement significatifs et à leur impact sur notre société. Je me laisse le temps d'y réfléchir, de penser, d'accepter des réalités humaines qui dépassent mon entendement. Je me méfie des réactions à chaud, qui laissent croire que des solutions immédiates pourraient être apportées. En particulier lorsque celles-ci s'orientent vers la radicalité...
J'aurais voulu parler d'autre chose. Ce sera pour une prochaine fois.
J'y vois une marque d'amitié à laquelle je suis très sensible. Et peut-être aussi un signe encourageant pour le message que j'essaie de faire passer, bien au-delà de l'émotion brute. Un message un peu perché sans doute, en tous cas à mille lieues des solutions radicales que tu évoques...
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