Second voyage au pays des cèdres. J'y suis allé pour voir mon fils, cette fois en compagnie de ma fille. La météo a été nettement moins favorable que l'an dernier puisque c'est près de cinq jours de pluie continue qui nous ont accueillis, après des semaines de beau temps et de chaleur. Les températures étaient fraîches, mais ne nous ont pas empêché d'aller sur les lieux que nous voulions parcourir. C'était seulement moins agréable. Seul le brouillard a été vraiment gênant pour admirer de splendides paysages.
Quoique la nébulosité puisse avoir un certain charme à courte distance...
Point trop n'en faut...
J'aime revenir dans un pays connu. L'approche est différente puisque des repères sont déjà établis. La connaissance de la géographie des lieux simplifie et favorise l'envie de retourner vers ceux qui ont été plaisants. J'ai ainsi revu plusieurs sites archéologiques déjà visités l'an dernier, mais découvert aussi d'autres lieux magnifiques, tels que l'ancienne ville d'Anjar.
Nous avons parcouru la belle région rurale du Chouf, au sud, avec quelques villages et monuments intéressants.
Au nord, près de Tannourine, une curiosité naturelle surprenante.
L'intérêt du site est de n'être aucunement aménagé, entièrement accessible, sans barrières malgré le risque évident.
Pour ce second voyage il y a eu un peu plus de contacts avec des libanais : rencontre de hasard avec un francophone lors d'un trajet en minibus, retrouvailles avec une amie de ma fille qui nous a servi de guide. Dans les deux cas la guerre et ses ravages ont été évoqués, sur un ton à la fois grave et léger. Il existe une sorte de lâcher prise face aux aléas de l'existence, à l'imparable, qui engendre une envie de profiter du présent. Une philosophie qui n'a pu que me séduire. Il en découle un dynamisme certain, à l'image des zones urbaines qui semblent être dans une fièvre de construction permanente.
Dans le centre de Beyrouth c'est la reconstruction qui conduit à mettre à jour des vestiges archéologique sur chaque chantier. Une ville au passé si lointain garde enfouie sous la surface la trace des civilisations antérieures : Mamelouks, Byzantins, Romains, Grecs, Phéniciens, jusqu'à l'âge de bronze. Grâce à l'amie de ma fille, bien introduite dans le milieu archéologique, nous avons eu le rare privilège d'accéder à quelques unes de ces fouilles en cours, guidés par les scientifiques chargés de coordonner ces véritables fourmillières qui explorent et déblayent les différentes strates. Un site immense, en pleine ville, mettait ainsi à jour de grands mosaïques, des sépultures d'enfants avec ossements étonamment conservés, une voie romaine. Le sol était jonché de tessons de poteries et d'amphores, tandis que les objets les plus intéressants étaient soigneusement recueillis et répertoriés, par milliers, dans de simples caisses de plastique, avant étude approfondie. Une des archéologue nous a même montré ses "trésors" à peine sortis de leur gangue de terre, enfermés dans une armoire en attendant nettoyage et examen aprofondi. Cette visite exceptionnelle de fouilles en cours m'a permis de mieux appréhender le passionnant travail de compréhension historique. Les photos étaient malheureusement interdites, probablement pour éviter de susciter les convoitises...
L'impression globale que je retire de ce voyage est celle du contraste. Richesse clinquante face à la modestie de la pauvreté, frénésie bruyante des villes ou silence des montagnes, modernisme clinquant d'une société consummériste face à la noblesse des vestiges culturels...
Quelques images en vrac :
L'arrivée et le départ de Beyrouth s'effectuent en survolant de près la capitale...
On peut remarquer à quel point l'urbanisation paupérisée s'est installée près des vagues.
Le centre ville, très propre et sans voitures, ressemble à un décor de cinéma. Il y a un peu de ça puisque les façades, criblées de balles pendant les quinze ans de guerre, éventrées, ont été entièrement rénovées. De même que le monument central qui, totalement détruit, à été reconstruit à l'identique.
D'un charme plus authentique, une place de l'ancienne ville de Saïda et une des rues commerçantes.
A Beyrouth, un escalier joliment égayé (Quartier de Mar Mickael)
Un peu de poésie naturelle dans les ruines d'Anjar
La première est magnifique ! le brouillard donne un effet presque magique...mais je comprends bien qu'a un moment un peu de soleil aurait ete plaisant...
Et puis je trouve très jolie car très originale la photos des escaliers colorisés...
Retour ici peut-être sous la neige ?
Bonne fin de soirée et merci pour le voyage en images...:)